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Au bonheur des îles: le tour du monde en 80 livres
L'entretien: Aimé Césaire
Et aussi: Patrick Chamoiseau, Michel Le Bris, Robert Stone, Antoine Blondin, Frankétienne, J.M. Coetzee...
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Cette semaine, à la Une: 40 à Londres de Frank Bauer ... Le grand festin de l'Orient.
L e bouc émissaire par Isabelle Fiemeyer Lire, décembre 1997 / janvier 1998 «Mon pauvre Willie. Ils sont tous autour de lui, comme un groupe d'hommes autour d'un taureau qu'ils s'apprêtent à châtrer.» Depuis qu'il a assisté, il y a vingt-sept ans, à l'assassinat de son frère jumeau par des membres de l'IRA, Seanie est en état de choc. Muet, la goutte au nez et le pas traînant, il n'est plus qu'un regard, un il énorme qui observe les faits et gestes des autres. Et Dieu sait qu'il se passe de drôles de choses dans cette petite ville irlandaise. Le curé propage des thèses fascistes, sa gouvernante se mue en harpie nymphomane dès qu'elle a un verre de trop dans le nez, le médecin ne dessaoule pas depuis presque trente ans, et Peetie Mahon, qui tient une boutique de bonbons et de babioles importées, «a l'âme aussi noire que la rate d'une putain». Pis encore, ce dernier ne manque pas une occasion de violenter Seanie en savourant son plaisir sadique. L'auteur, un ancien prêtre qui a exercé tous les métiers après avoir renoncé à sa vocation, règle visiblement ses comptes avec l'Eglise. Il semblerait aussi qu'il ait lu Faulkner, d'ailleurs mentionné dès les premières pages. Non seulement Seanie s'inscrit dans la lignée des idiots visionnaires faulknériens, mais le récit lui-même est construit autour de ce regard, à la manière de Tandis que j'agonise, dévoilant par touches successives et en différé une vérité qui ne saurait être vue dans son ensemble. | |
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